J'ai quelque chose à te dire,
et ça ne vaut pas la peine,
de me contrarier :
je veux t'oublier, mais je ne
suis pas assez sanguin.
Je suis parmi ceux
qui désirent entreprendre
un mariage entre ciel et terre,
une fusion si claire entre corps et esprit,
que l'on est forcé, de ne pas
s'en soustraire.
Pour s'inscrire
au rythme de la vie,
il faut de la passion,
il faut de l'anxiété,
il faut de la gentillesse :
mais plus encore,
il faut croire
qu'il y a quelque chose
au-delà de nos bornes,
au-delà de nos propres cailloux.
Ce quelque chose,
il faut pouvoir le toucher,
le vivre et le respirer.
Il faut pouvoir l'acheminer,
le remuer, le fabriquer,
ne pas l'abimer.
Il faut pouvoir se soustraire
des événements majeurs,
et vivre en somme,
pour soi-même,
et la belle simplicité de ce,
je-ne-sais-quoi.
Et ensuite, il faut savoir
respirer.