Ne serait-ce pour toi
que j’suis prêt à changer :
pour pouvoir t’aimer ;
pour pouvoir plaider.
Ne serait-ce pour toi
qu’il fallait m’acquitter
de mes vieilles manières :
râler, pour ensuite apprendre
à voir ma propre culpabilité.
Ne serait-ce pour toi,
que je suis prêt à m’exiler —
à me battre, à rompre,
à faire pleurer toutes mes
amitiés.
Ne serait-ce pour toi
qu’il m’est interdit,
de renoncer —
de jurer,
de cracher —
qu’il faut que je vive
cette ignoble humilité,
d’intransigeant,
de monstre,
de bougre,
d’un être non raffiné,
voire d’esclave, même
de livreur de menhirs.
Ne serait-ce pour toi,
que je suis prêt
à me pardonner,
tous ces chagrins:
le jour où je
pourrais te dire
enfin, que je t’aime,
sans pitié.